J. vient pour des angoisses qu’il ne supportent plus. Il a essayé beaucoup de choses différentes mais rien n’y fait, elle sont toujours là comme une boule noire. Il a envie de pleurer en permanence, voit tout en négatif, n’a plus goût à rien et n’arrive plus à avancer. L’émotion est là.

– qu’est ce que vous attendez de cette séance J. ?
– Tout 🙂 Tous mes espoirs sont sur vous là tout de suite…
– cool 🙂

Il veut se libérer de ce poids et rester indifférent au harcèlement moral qu’il subit. Il me donne quelques détails, pas besoin de tout savoir.

On part faire un tour en voiture.

On profite du paysage, de la route, des virages qui se présentent à l’improviste, on profite du bruit des pneus sur le bitume et des sensations à l’intérieur provoquée par la vitesse.

J. aime bien la vitesse. Moi pas forcément, mais c’est lui le pilote.

La transe s’installe à son rythme. J. continue à profiter des moments où la voiture est bien ancrée au sol, quand les pneus adhèrent au goudron, il profite aussi des moments où la voiture commence à glisser et peut alors la ramener dans la bonne trajectoire. Ça se fait tout seul en fait.

Une belle transe profonde, un instant tout à fait particulier dans la vie de J. où pour une fois depuis si longtemps il n’a rien à faire, rien à gérer et où il peut vraiment se laisser aller entièrement et complètement. Rouler et profiter du plaisir à l’intérieur qui se réinstalle.

Et alors que J. ne m’écoute plus vraiment et que mes mots parviennent à ses oreilles se transformant automatiquement à l’intérieur en une chanson agréable – c’est cool la musique en voiture – alors qu’il a maintenant oublié la sensation entre ses pieds et le sol, j’invite son esprit inconscient à continuer le travail.  

Il permet à J. de s’occuper de cette boule noire et des symptômes qui y sont associés : la tristesse, le poids qu’elle représente. Il l’accompagne pour faire ça, il le guide.

Ils jouent avec et la transforment alors qu’en même temps à l’intérieur, cette sensation au départ située sous la plante des pieds s’est maintenant installée partout dans le corps, dans chacun de ses muscles, chacune de ses cellules. Comme un nouveau message.

Plus la boule se transforme, plus c’est calme à l’intérieur. Un soulagement, une sorte de légèreté.

Elle finit bien sûr par devenir autre chose de différent, à force de l’embellir, comme une œuvre d’art. Qui peut ensuite s’éloigner pour aller vivre sa propre vie, ailleurs, loin d’ici.

J’en profite avant qu’elle ne disparaisse complètement pour la remercier de ce qu’elle a fait pour J.et lui souhaiter un beau voyage, là-bas.

On retourne ensuite dans le passé de J. on va chercher des ressources, des ressources utiles pour le J. d’aujourd’hui, on prend aussi le temps de ré-examiner cette période difficile dont il m’a parlé tout à l’heure pour y apporter du soin à tous les niveaux, on nettoie, on raffine tout en revenant progressivement vers le présent. Ici et maintenant, en pleine forme.

–  » des commentaires J. , des remarques ?
– « […] je suis fatigué là, j’irai me coucher je dormirai là. Et j’ai l’impression que j’ai pas réussi à faire ce qu »il fallait…
– c’est assez classique ça J. vous savez, le fait votre esprit conscient essaie de savoir si vous avez bien fait les choses ou non, etc… mais la partie à laquelle je me suis adressée, c’est à dire pas votre esprit conscient, a très bien entendu le message, elle « 

3 semaines après il revient :

– « alors comment allez-vous ?
– ah ben c’est le jour et la nuit 🙂«